Depuis plus de 130 ans maintenant, l’emplacement du stade Yves du Manoir à Colombes est un lieu dédié au sport. C’est en effet au début du mois de mars 1883 que s’est tenu en cet endroit la première manifestation sportive sur les terrains où se dérouleront quarante ans plus tard les Jeux Olympique de 1924. Des courses de chevaux y sont organisées par la ”Société Hippique d’Encouragement”, qui y construit des tribunes, des écuries ainsi qu’un pavillon de pesage de style néo-normand qui sera transformé en restaurant-bar en 1913 par le Racing Club de France. Ce pavillon est d’ailleurs toujours visible aujourd’hui mais est inoccupé. Les courses ne manquaient alors pas d’attirer les foules et l’hippodrome de Colombes occupera durant plus de 20 ans une place fort honorable parmi les nombreux hippodromes de la proche banlieue parisienne: Saint-Ouen, Levallois…Mais cet afflux de monde dans la commune était moyennement apprécié par certains Colombiens à cause d’un sentiment d’insécurité mais aussi à cause de la poussière engendré: “Les courses ne manquaient pas d’apporter une foule nombreuse : en témoigne par exemple cette lettre au Conseil municipal dans laquelle un habitant de la rue Saint-Denis demandait que l’on arrosât les veilles de courses afin d’éviter que trop de poussière ne soit soulevée le lendemain par le passage des voitures”. Colombes Historique-Mattéo Poletti. La municipalité quant à elle défend le champ de courses car elle touche le droit des pauvres via le bureau de bienfaisance (800frs en 1883, 1000frs en 1884, 1200frs pour l’année 1885 et jusqu’a 7 000 frs quand l’hippodrome sera fermé en 1907). Le maire de Colombes M. Lépine s’inquiètera même en 1887 auprès du ministre de l’intérieur d’une modification des réglementations des paris.
Situé à proximité de la Seine et à près d’un kilomètre du centre-ville, l’hippodrome de colombes d’une superficie de près de 35 hectares comportait 3 pistes : une réservée aux courses plates, une pour les courses de haies et une pour les Steeple-chases. La société des courses de Colombes exploitera tout d’abord les lieux avant que la société du sport de France ne reprenne le flambeau en 1893. Mais en cette fin de XIXème siècle la concurrence entre hippodromes est rude et féroce et le champ de courses de Colombes qui bien qu’ayant une vingtaine de réunion par an de février à novembre ( 22 en 1904) ne survivra pas à la vague de rénovation que traverse ses homologues. Dès 1904 l’entretien de l’hippodrome de Colombes est au minimum: “A colombes, c’est à peine si quelques raccords de peintures ont été faits, c’est que le bail de la Société de Sport de France va expirer prochainement et qu’elle est toute à son nouvelle hippodrome du Plan-Champigny” peut-on lire dans La Vie Au Grand Air, du 18 février 1904. Dans le courant de l’année 1906 le Journal Le Matin reprend le bail laissé libre par l’ancienne société hippique. En 1907, le champ de courses disparaît alors, et l’épopée du stade de Colombes peut commencer. Pointes et crampons remplaceront désormais les sabots sur les pistes et pelouses de notre Stade.